L’impact de l’inflation alimentaire.
D’après l’INSEE en février, l’inflation alimentaire sur un an s’élève à 14,5%. Cette hausse des prix au magasin entraîne inévitablement un changement de consommation. En particulier, dans les paniers des consommateurs et dans les habitudes alimentaires avec comme risque : une détérioration de la qualité de l’alimentation consommée.
Le cheapflation.
Le directeur de Foodwatch France, prévient les consommateurs de l’importance de lire les étiquettes et les prix des denrées alimentaires. En effet, nous sommes face à un risque de cheapflation.
Le cheapflation, contraction de « cheap » (par cher, bas de gamme) et d’inflation. Pratiqué essentiellement par les industriels américains, il s’agit de remplacer les produits de base dans la composition des produits préparés par des produits de substitution moins chers. Cela permet de conserver ses marges sans augmenter ses coûts face à l’inflation.
Par exemple, dans une glace au chocolat, la crème et le chocolat sont retirés pour ajouter davantage de saveurs artificielles. Ou encore dans le parmesan: moins de fromage pour plus de substituts de copeaux de bois.
Les aliments qui ont le plus augmenté.
L’alimentation est l’un des trois principaux postes de dépenses des Français. Ils y consacrent en moyenne entre 11 % et 14 % de leur budget mensuel. Avec l’inflation qui frappe l’Europe depuis la rentrée 2022, cette part risque bien d’encore augmenter. En effet, voici les produits alimentaires qui ont le plus augmenté :
- matières grasses : 12,9 % ;
- produits céréaliers et féculents : 11,2 % ;
- fruits et légumes : 10,7 % ;
- viandes, poissons, œufs : 6,2 % ;
- produits sucrés : 6 % ;
- produits laitiers : 3,9 % ;
- légumes secs : 3,8 %.
Manger sain et pas cher.
Les produits de saison, plus économiques.
Vous avez probablement remarqué que les prix des fruits et légumes varient selon la saison. En effet, le coût de ces produits dépend principalement de leur disponibilité sur le marché. Ils deviennent ainsi plus abordables en haute saison. Bien qu’ils ne soient pas de saison, ces mêmes aliments exigent davantage de ressources et peuvent être importés, ce qui a une incidence sur leurs prix.
Outre l’aspect économique, la nourriture de saison a d’autres avantages. Sur le plan nutritionnel, les fruits et légumes de saison sont généralement plus savoureux et riches en nutriments. Consommer des produits saisonniers est aussi un moyen efficace de réduire l’impact environnemental de votre alimentation. En choisissant des fruits et légumes locaux et saisonniers, vous aidez les agriculteurs locaux et réduisez l’empreinte carbone associée au transport et à la conservation des aliments. En bref, manger de saison est une solution saine, savoureuse, rentable et respectueuse de l’environnement.
Choisir les aliments les moins chers parmi les plus sains.
C’est pourquoi le prix des aliments ne détermine pas nécessairement leur qualité nutritionnelle. Beaucoup de produits alimentaires sains et nutritifs sont abordables et accessibles à tous.
Les conserves.
Des boîtes de pois chiches, de poissons en conserve et de légumes en bocal reviennent dans nos assiettes, et c’est une bonne nouvelle ! En plus de gagner du temps, les aliments en conserve favorisent une saine alimentation à moindre coût. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les aliments en boîte ne manquent pas de nutriments. En moyenne, 70 % des vitamines et des minéraux sont conservés au cours du processus de mise en conserve, même si cela peut varier selon le produit.
Les surgelés.
Les produits surgelés sont une excellente façon de gagner du temps et de l’argent, mais prenez soin de bien les choisir. Tous les produits surgelés ne se valent. En effet, les plats préparés comme les quiches, pizzas et autres peuvent rapidement élever la facture et contiennent souvent des additifs indésirables. Il est donc important de privilégier les produits bruts, tels que les filets de poissons et légumes émincés plutôt que les aliments déjà préparés comme le poisson pané ou les poêlées de légumes déjà assaisonnées.
Les fruits et légumes congelés ont aussi l’avantage de pouvoir être mangés hors saison. Quant à la valeur nutritionnelle des produits congelés, il n’y a rien à craindre. La conservation par le froid ralentit la dégradation des nutriments et les préserve au mieux.
Les légumineuses.
Les légumineuses ont augmenté « à peine » de 3,8 %. Elles coûtent moins cher que la viande (+6,5 %) tout en assurant un bon apport en protéines. Les légumineuses sont les produits les moins touchés par l’inflation. Voilà des aliments sains et peu coûteux.
Privilégier les produits bruts et le fait maison.
Pour se protéger de ces pratiques de cheapflation, il faut privilégier les aliments bruts, moins chers et plus sains. . En effet, on recommande de cuisiner le plus possible : surtout en grandes quantités pour ceux qui n’ont pas le temps.
Oublier ou limiter les produits transformés : comme leur nom le suggère, ces produits ont suivi une chaîne de traitements et de transformations qui ont engendré des coûts. Par exemple, au lieu d’acheter du yaourt aromatisé, il est préférable de prendre un yaourt nature et d’y ajouter des morceaux de fruits.
Privilégier les produits à date courte.
Qu’ils soient frais ou secs, bon nombre de produits ne sont pas vendus avant leur date de péremption. Depuis 2015, et dans une approche anti gaspillage, la loi interdit au supermarché de détruire les produits de consommation invendus. Afin d’éviter ce gâchis, les distributeurs ont donc appliqué des réductions sur ces produits à court terme. Généralement, ils coûtent 20 à 50% moins cher, ce qui permet de faire une belle économie.
Les marques de distributeurs.
Face à l’inflation, les Français n’ont d’autre choix que d’adapter leurs habitudes d’achat afin de mieux contrôler leur budget alimentaire. Pour conserver le volume de produits achetés, les consommateurs font des compromis en se tournant vers les références les moins chères.
Une pratique qui s’avère même désignée par un terme : le « trading down ». En France, les acheteurs de produits de marque nationale se tournent maintenant vers les marques distributeurs. Tandis que ceux qui préféraient les produits de Carrefour, Auchan ou E.Leclerc optent maintenant pour les premiers prix. Une manière de préserver son budget alimentaire, qui allié à d’autres conseils permet de continuer à bien manger.
Panier anti inflation.
Pendant trois mois, les supermarchés proposeront un panier contre l’inflation à bas prix sur une sélection de produits sélectionnés. Pour le consommateur, il est très facile de trouver au supermarché les produits qui font partie de l’opération. Les produits concernés portent le logo « trimestre anti inflation » bleu, blanc et rouge. Les remises sont majoritairement appliquées sur les marques distributrices des enseignes.